Écrit par Richard MONVOISIN

Vendredi, 17 Avril 2009 14:37

Cet article est une version un peu remaniée d’un article paru dans le numéro 66 (mars-avril 2009) d’Actualités scientifiques dans les Hautes-Alpes consacré à la zététique.

L’effet vitrine. L’un des plus puissants effets psychologiques qui soient : il consiste à croire que quelque chose est vrai parce que la source d’information est connue pour faire autorité, ou parce que le lieu où on l’entend est reconnu comme sérieux. Cela doit être vrai parce que (plusieurs variantes) je l’ai lu dans Sciences et Avenir, parce que la presse médicale l’a publié, parce que le produit est vendu en pharmacie par une dame en blouse blanche ou parce que je l’ai vu à la télévision. Dès lors j’ai toute légitimité pour colporter la nouvelle à mes amis, mon derrière protégé du froid par la caution que me donne la source de l’information. Mes amis, eux, qui me font une confiance aveugle, puisque contrairement à la plupart d’entre eux je lis Sciences et Avenir, ont de fortes chances de répéter à leur tour la nouvelle qui par déformation deviendra au mieux une rumeur infondée, au pire une information archi-fausse.

Dans le champ propre à la zététique, l’effet vitrine, parmi bien d’autres effets, est virulent, et ce d’autant plus que les experts plus ou moins improvisés sont légion. S’ajoute à cela le fait que les nouvelles émanant du paranormal et des théories étranges sont très stimulantes pour l’imaginaire : touchant à des croyances, des espoirs, elles s’adressent à la part la plus affective de notre esprit. Et les médias, peu dupes, sont tout à fait disposés chaque fois qu’ils le peuvent à embraser cette part de nous, aussi inflammable qu’une forêt corse.

Quelques exemples

Les exemples d’« enflammage de forêt » sont nombreux, et ce depuis que les médias de masse existent. Alors qu’un miracle prétendu ou une guérison surprenante n’avaient un écho dépassant les alentours d’un village que s’ils servaient de relais d’un culte, la presse quotidienne puis la radio et enfin la télévision sont devenues d’extraordinaires caisses de résonance de la moindre petite bizarrerie. Nessie, le monstre du Loch Ness est l’un des premiers cas tout à fait typiques : une légende de base, un témoignage rapide, une photo floue et hop, la machine médiatique s’emballe. C’était en 1934. Un peu plus tard, dans les années 70, ce sont les guérisseurs philippins « chirurgiens à main nue », Tony Agpaoa en tête, qui sont en vogue, drainant une cohorte de malades américains et européens vers l’illusion d’une intervention et donc une guérison illusoire.

Désormais, à l’heure d’Internet et du millénaire naissant, la vitesse de propagation est démultipliée : on peut pratiquement recevoir par dépêche les dernières photographies de Yéti ou de Big Foot, suivre des mains la rotondité des sphères du Costa Rica, dont la courbure est « trop parfaite pour avoir été réalisée de main humaine » (sic)1 ou observer en direct les cycles gastriques de Little Bouddha à Bara, au Népal. Chaque fois qu’un médium tord une barre de métal par la seule force de son esprit, qu’une guérison est recensée à Lourdes, ou qu’un moine orthodoxe grec défunt ne se décompose pas, l’information fait le tour du monde.

Sphère de pierre du Costa Rica. Trop parfaite ?

Mécanisme

Je pense toutefois que c’est une erreur de croire que les médias participent de plein gré à cela. Je ne crois pas qu’ils souhaitent littéralement abêtir le public et le manipuler. Certes, ils lui « fabriquent son consentement », pour reprendre l’expression de Chomsky2, mais moins par une volonté de manipulation que par un mode de fonctionnement tout à fait navrant. Le problème me paraît à la fois plus simple et plus compliqué et je vais tenter de le résumer en quatre points.

  • Les médias ont moins pour objectif d’informer que de (se) vendre.

La première chose à bien saisir est que l’objectif premier des médias est de vendre, pas d’informer. Quand je dis vendre, je fais référence à toute cette machine consistant à produire rapidement des scoops, de façon à créer un flux tendu d’information qui va accrocher le public et lui donner l’impression que s’il rate un journal télé, s’il manque un numéro de la revue, s’il rate un point de France Infos, il ne fera plus partie des gens informés. Cette vente fait de l’information une marchandise et c’est pour cela que les bulles médiatiques, ces ballons de baudruche journalistiques, une fois gonflés pour créer l’événement, sont laissés à l’abandon sans aucune contre-expertise, et que les monstres du Loch Ness ne s’éteignent jamais. On retrouve le même problème dans les revues scientifiques de haut vol, où ne sont publiés que des résultats positifs (on parle alors pour faire savant de biais de publication).

  • Les médias sont un écran sur le monde, et non une fenêtre

Le deuxième point est encore plus important : chaque journal, chaque chaîne de télévision prétend présenter les informations cruciales de la planète, du pays ou de la région. Or, du fait du format de l’émission, des limites de place, et du fait de la précarité d’une bonne partie des journalistes qui n’ont ni le temps, ni les moyens, ni l’envie d’aller se rendre compte sur place, il y a un tri implicite des informations. Ne seront gardées que celles qui assurent une certaine audience (et nous revenons au point précédent) et qui, tout en donnant une impression d’exhaustivité, permettront la meilleure accroche du lecteur ou du téléspectateur. Se prétendant fenêtres sur le monde, les médias sont un écran, un filtre des informations.

  • L’objectivité médiatique est un mythe

Je fais miennes ces phrases de la journaliste Florence Aubenas et du militant Miguel Benasayag, qui illustrent parfaitement mon propos :

« En principe, l’événement se crée lorsque la norme se casse. Le fil de la normalité ploie soudain devant un fait qui étonne, détonne par rapport à la règle. Mais les malheureux qui sont tués et les avions qui s’écrasent sont encore trop nombreux pour qu’un journal les contienne tous. Un tri va donc s’opérer (…) Il y a bien sûr quelques règles édictables (…) La plus célèbre reste sans doute cette antique loi de la proximité, vieille comme la presse et dont l’équation s’applique dans toutes les rédactions du monde : il faut diviser le nombre de morts par la distance en kilomètres entre le lieu de l’événement et le siège du journal pour trouver la taille de l’article finalement publié. (…) [Mais] des tamis plus sophistiqués existent dans la presse (…) [Il faut par exemple pour parler du Costa Rica] transformer le pays en quelque chose qui puisse s’emboîter dans un des modèles du monde de la presse. Il peut ainsi être transformé en « fait » : une récolte record a eu lieu au Costa Rica. Ou alors en menace : les cartels de la drogue arrivent au Costa Rica. Un débat reste également un bon moyen : faut-il supprimer le Costa Rica ? (…) la seule façon d’aborder l’Algérie resterait les massacres, comme penser le Honduras aujourd’hui ce serait penser le cyclone. »3

Dans le champ du paranormal, c’est la même chose. Les scénarios à disposition sont légion pour faire d’un témoignage nébuleux ou d’un fait rapporté un scoop mondial.

Retenons au moins ceci : méfions-nous des médias qui, en marge d’une méthode scientifique, prétendent à l’objectivité. L’objectivité médiatique n’existe pas. Il faut se satisfaire d’une subjectivité plus ou moins mal assumée.

  • Les médias ont toute une panoplie d’accommodements de l’information

Impossible de les lister toutes, ces manières d’accommoder les faits rapportés. Voici tout de même quelques recettes qui marchent à chaque fois et qui attisent la braise toujours fumante du paranormal.

Sur une découverte archéologique par exemple, ça marche bien de s’extasier sur les capacités techniques incroyables qu’il fallait à l’époque pour réaliser tel ou tel monument. Vous avez alors le choix entre deux options : soit le journaliste vous dit que vraiment, le peuple en question était « en avance sur son temps », soit il insinue qu’il aurait peut-être été aidé en sous-main par des êtres supérieurs (au choix, des êtres venus d’ailleurs, d’une autre planète, de Mû, de l’Atlantide, soit des esprits supérieurs).

Sur une découverte cosmologique, il y a trois manières imparables pour s’assurer le scoop : soit faire un lien avec le Big Bang et son imaginaire un peu créationniste, soit parler des trous noirs, pulsars et autres monstres de l’espace, soit tourner la découverte en menace pour l’humanité. On peut en mélanger plusieurs : les trous noirs « ogres tapis dans l’ombre » prêts à tout dévorer. Ces dernières années, un tel mélange trous noirs + menace sur l’humanité a fait bloquer des crédits sur des expériences de mini-trous noirs en laboratoire4.

 

L’appel à la peur ne fonctionne pas qu’en cosmologie. Ici, les moustiques. Science & Vie, mai 2006.

Sur une découverte en physique quantique par exemple, il faut absolument citer Einstein, la figure du génie facétieux, puis faire le lien avec les grands lieux communs – le chat de Schrödinger vulgarisé, les multivers, univers parallèles, la téléportation quantique – en projetant le monde quantique dans notre vie de tous les jours afin de faire frémir le spectateur.

Sur une découverte en médecine, vite, utilisons l’espoir : misons sur l’extrapolation, anticipons ce que serait un monde sans cancer, sans SIDA, sans lunettes, sans diabète, etc. Généralement, il est possible de saupoudrer un peu de pseudomédecine lorsque l’espoir n’est pas assez bêché. On lira des choses du type « c’est aussi sans compter sur les thérapies alternatives qui permettent aussi des guérisons spectaculaires qu’on ne comprend pas » ou encore du genre « les moines bouddhistes atteignent des états de conscience modifiée qui pourraient peut être permettre de déceler des capacité de guérison par l’esprit ».

Succès garanti si vous utilisez la scénarisation de l’ultime secret. Science & Vie, février 1999.

Pour avoir un bon aperçu de ces scénarios, chaque mois, Sciences et Avenir et Science et Vie font une sorte de concours, à qui fera le plus de pseudo-scoops, surtout en couverture. C’est un puits renouvelé mensuellement de jolies scénarisations. Il faut garder en tête qu’une scénarisation n’est utilisée que lorsque le fait en lui-même ne paraît pas suffisant pour le journaliste. C’est un peu le paquet-cadeau, l’emballage. Donc s’il y a scénarisation, ça sent déjà le roussi5.

Cercle vicieux

Les médias fonctionnent pratiquement tous dans une sorte de cercle vicieux. Souhaitant vendre, et donc asseoir la notoriété de leur journal ou de leur émission (donc leur effet vitrine), les responsables vont demander à leurs journalistes, souvent corvéables6, de trier les milliers d’informations qui leur parviennent en fonction de ce qu’eux croient susceptible de captiver le public.

Le journaliste va donc pour garder son boulot et être bien vu ne garder que les marronniers, les sujets dont on présume qu’ils plaisent – et parmi ces sujets, bien sûr, la poule aux œufs d’or qu’est le monde paranormal. Ces sujets plaisent-ils vraiment au public, ou plaisent-ils parce que le public baigne déjà dans cette attente depuis des années ? A-t-on vraiment envie de savoir s’il y a de l’eau sur Mars, ou s’y intéresse-t-on simplement parce que les médias nous abreuvent tous les mois d’un pseudo-scoop sur la question ? Je pense que nos goûts journalistiques sont en grande partie formatés par l’offre qui est faite, qui est elle-même fabriquée à partir de ce que les concepteurs imaginent que nous aimons. Et comme nous achetons ou consommons leurs médias, ils estiment avoir fait du bon boulot. Et la roue continue de tourner, voyez ?

Conseils zététiques

Quels conseils peut-on prodiguer à notre entourage ? Ce sont des conseils zététiques très simples, qu’il est bon de garder à l’esprit comme on garde son Opinel sur soi.

  • Je vérifie l’information avant de la répéter

Avec Internet, les moyens sont décuplés pour vérifier une information anodine. Généralement, quelques clics suffisent pour vérifier les bases d’un scoop extraordinaire, pour battre en brèche un canular et pour ne pas être le millième à braire la même ânerie.

  • Je me méfie quand l’information me plaît

Le monde réel n’est pas fait à ma convenance, donc si une information vient par trop conforter ce que je pense, il faut que mon sens critique s’agite, tel un sixième sens, comme chez Spiderman. Je sais maintenant que les médias sont à but lucratif, donc pour vendre, ils s’adressent à la majorité et vont donc emprunter les sentiers battus, faits des préjugés et des idées reçues. Si on me parle d’un tibétain qui lévite, d’un thérapeute chinois qui guérit le cancer ou d’un auteur qui montre que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus pour m’expliquer pourquoi mon mari gare bien la voiture, ma femme pas bien, méfiance ! C’est trop beau, c’est trop cousu de fil blanc. La zététique encourage à aller chercher une information contradictoire, au moins pour contrebalancer. Avoir ce réflexe peut nous sauver de pas mal d’embûches.

Tel Peter Parker alias Spiderman, le zététicien doit avoir un « sens d’araignée » zététique
qui le prévient des dangers de la manipulation de l’information.

  • Je suis circonspect devant les émissions de télévision scénarisées

En plus des scénarios mettant en scène l’information, il y a la scénarisation de l’expertise. Laisser parler à la télévision un guérisseur miraculeux sans contradicteur, par exemple, est un vrai problème : imaginons qu’il ne soit pas efficace ; la publicité qui lui est faite devient un risque pour les gens qui iront le consulter. Toutefois même avec un contradicteur, la forme de débat est délicate : nombre d’émissions mettent en scène un expert « pour », un expert « contre », chacun devant rester dans des cases bien aménagées, autour d’une question qui est parfois plus people que scientifique. Exemple récent, « pour ou contre les médecines alternatives » n’est pas une question scientifique : je suis pour une médecine scientifique, par exemple, mais pour une aternative à notre système de soins, je ne suis pas contre les thérapies alternatives, je suis contre le fait que des thérapeutes vantent des thérapies prétendant avoir une efficacité propre et qui ne l’ont pas. Voyez, c’est déjà plus nuancé. Mais les médias ne font pas dans la nuance, ils font dans le rapide et l’efficace. Et celui qui « gagne » le débat est souvent celui qui est le plus démagogique.

  • Je ne base pas mon adhésion sur des arguments d’autorité

Ce n’est pas parce que la personne qui parle est médecin ou scientifique qu’elle a forcément raison (ou tort d’ailleurs). Un bon nombre de gens s’expriment hors de leur champ de compétence. Et même dans un domaine donné, il y a des gens non diplômés qui disent des trucs justes, et des gens diplômés qui profèrent des âneries. Mais attention ! Il y a encore plus de non diplômés qui disent des âneries. Le conseil ? Peu importe qui parle, vérifions les informations. Ne nous laissons pas bluffer par les blouses blanches, les médailles et les diplômes encadrés dans les bureaux.

  • Je me méfie du panurgisme

On parle parfois du principe de la preuve sociale. Il s’agit de cette tendance à croire que si la plupart des gens croient en quelque chose ou agissent d’une certaine manière, mieux vaut se conformer à cela en vertu de l’idée qu’autant de gens ne peuvent tous se tromper. Ce n’est plus seulement la célébrité ou l’autorité qui fait poids, mais la masse, et une chose devient acceptable parce qu’elle est supposée vraie ou crue par un grand paquet de gens. En didactique zététique, nous parlons parfois d’effet Panurge, en souvenir du personnage de François Rabelais, compagnon de Pantagruel pendant le voyage au « Pays des Lanternes » :

« Malfaisant, pipeur, buveur, Panurge sait et entend tout faire, notamment des farces ; par exemple il fait plonger les moutons de Dindonneau dans la mer en y jetant le premier, que les autres suivent bêtement. »7

Puisque les gens sont en majorité enclins à se conformer aux vues de la majorité, convaincre une personne en lui disant que la majorité approuve l’assertion en question est un excellent moyen de la lui faire accepter, soit par mimétisme, soit par peur d’être mis en minorité.

Alors – et ce sera mon dernier conseil -, de même qu’il faut se méfier d’une série TV truffée de rires préenregistrés qui sont censés nous indiquer 1) que c’est drôle 2) que c’est le moment de rire, je pense qu’il faut se détourner des soldes médiatiques (« 100 000 personnes ont déjà vu ce documentaire »), des arguments sur les livres (« déjà réédité 3 fois », « 100 000 exemplaires vendus », « hits des meilleurs ventes de disques », etc.), des « avis de consommateurs » et des slogans du type « élu produit / voiture / saveur de l’année ».

Panurge fait des blagues aux moutons (vue d’artiste).

Phase ultime : le détournement

Je m’adresse ici à tous les enseignants, élèves, ou autres, qui voudraient être un grain de sable dans le système bien huilé de la bien-pensance journalistique. Il y a deux manières de se comporter zététiquement face aux médias : il y a la première tendance qui est d’éteindre, de tourner le bouton, de fermer le journal, de ne plus consommer les médias se prétendant fenêtres-objectives-sur-le-monde. C’est déjà une sacrée avancée que de s’extraire de ce flot continu d’informations.

Mais il y a un degré au-dessus : le piratage. Comprenez par là que si l’idée est d’aiguiser son esprit critique ou de le transmettre aux autres, alors aucun support n’est plus propice à cela que les médias eux-mêmes. L’enseignant zététicien, l’éducateur à la pensée critique a un tonneau sans cesse renouvelé de pseudo-scoops tout frais et de fabrication de l’information à sa disposition, dans la moindre revue, dans le moindre journal, dans la plus petite publicité, dans la moindre émission à teneur scientifique. Alors détournons cette matière. Utilisons-la, découpons-la, décortiquons et pointons du doigt les stratagèmes, les scénarios, les biais de raisonnement, les rhétoriques. Non seulement le matériau est sous la main, sur Internet ou en kiosque, mais ce hijacking, ce détournement des productions médiatiques est la seule manière que j’entrevois qui pourrait infléchir les journalistes eux-mêmes, en mettant au grand jour ces petites manipulations que ces derniers pensaient effectuer pour notre « bien ». D’une pierre, nous ferions trois coups : se tenir informés du bruit de fond ambiant, transmettre les outils critiques d’autodéfense intellectuelle8 et contrecarrer un peu, en plus de la fabrication de notre consentement, une réelle manufacture de nos croyances.

Soyons des pirates médiatiques !

Richard Monvoisin

Notes

1 Sur ce sujet, je vous recommande chaudement l’article de Nicolas Gaillard, Les sphères du Costa Rica, Observatoire zététique, https://www.zetetique.fr/divers/Spheres%20Du%20Costa%20Rica.pdf

2 Cette expression a donné lieu à un livre, Edward Herman et Noam Chomsky, La fabrication du consentement : de la propagande médiatique en démocratie, Agone, 2008 ; mais aussi à un film de Mark Achbar et Peter Wintonick, La fabrication du consentement, ONF, 1992.

3 Florence Aubenas, Miguel Benasayag, La fabrication de l’information : les journalistes et l’idéologie de la communication, La découverte, 1999.

4 Pensons au physicien Alvaro de Rujula qui en 1999 effraya l’opinion sur le Relativistic Heavy Ion Collider du Laboratoire national de Brookhaven (New York). Arnon Dar, Alvaro De Rújula & Ulrich Heinz, Will relativistic heavy-ion colliders destroy our planet?, Physics Letters B, 470, p. 142-148 (1999).

5 J’ai listé un grand nombre de scénarisations ici : Richard Monvoisin, Pour une didactique de l’esprit critique, Zététique & utilisation des interstices pseudoscientifiques dans les médias, thèse de didactique des sciences, 2007. http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00207746/en/

6 J’insiste sur ce point : la précarité de bon nombre de journalistes est un fait déterminant dans le processus décrit. Pour s’en convaincre, Ruffin F., Les petits soldats du journalisme, Collection Documents, Les Arènes, 2003.

7 François Rabelais, Quart Livre, ch. VIII (1535) in La pléiade, Gallimard 1994.

8 Un excellent exemple d’ouvrage est celui de Normand Baillargeon, Petit cours d’autodéfense intellectuelle, Lux éditeur, 2005.

Zététique, médias et autodéfense intellectuelle